Art Basel Paris : 5 œuvres d'art monumentales à voir gratuitement pendant la foire d'art contemporain

Vogue France

Que peut-on attendre du retour d'Art Basel Paris en 2024 ? Beaucoup de choses, à vrai dire. Comme de nombreux évènements, celle-ci célébrera sa prochaine édition, du 18 au 20 octobre prochains, au cœur du Grand Palais, qui avait fermé ses portes en 2021 pour se transformer. Mais la foire a pour habitude de s'étaler bien au-delà de l'enceinte du musée, pour vibrer au rythme de la vie culturelle parisienne, le temps d'un week-end. Comprenez plutôt : à chaque édition, son lot d'œuvres spectaculaires installées dans certains lieux emblématiques de la capitale, à voir gratuitement. Des objets d'art érigés au statut de véritables monuments urbains, sélectionnés avec une exigence rare, mettant en lumière les plus grands noms de l'art contemporain. Vogue a repéré cinq œuvres incontournables à découvrir en priorité.

 

La série Paravent Girls de Ghada Amer (2021-2022) aux jardins du Palais-Royal
 

La Franco-égyptienne Ghada Amer, 61 ans, est l'une des figures féministes les plus illustres de l'art contemporain. Née en 1963 au Caire, elle déménage à Paris à l'âge de 11 ans. Là, elle expérimente ses premiers éclats sexistes, comme l'altercation, à la fin des années 1980, avec un professeur de peinture qui refuse de l'accepter dans son cours. La raison ? Ghada Amer est une femme. L'incident fait germer un désir de vengeance et de rébellion inédit chez la jeune femme, qui parcourt toute son œuvre – et ce jusqu'à aujourd'hui. La série des Paravent Girls a par exemple été imaginée autour de la matière docile et omniprésente qu'incarne carton. “Si vous vivez à New York, comme moi, il y a du carton partout, il est d'une facilité déconcertante à dénicher” sourit-elle dans un entretien publié par la galerie new-yorkaise Tina Kim.

 

Débutée sur carton, les Paravent Girls de Ghada Amer sont ensuite coulées dans du bronze, un autre matériau commun, mais bien plus solide et ancré que le carton. Sur les sculptures monumentales, des visages de femmes, exposés sur l'objet même qui sert d'ordinaire à dissimuler leurs corps. “Je suis tombée amoureuse de la sculpture, déclarait l'artiste à France 24 en 2023, à l'occasion d'une rétrospective organisée au Mucem, à Marseille. Il n'y a pas de raison, c'est le cœur qui parle”. Un retournement de situation impromptu pour celle qui s'est approprié, au long de sa carrière, les médiums auxquels les femmes ont longtemps été restreintes, à l'instar de la broderie.

 

—Lolita Mang

September 26, 2024
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